Tout comprendre de la période d’essai

Lorsqu’un employeur propose un contrat de travail à un ou une nouvelle embauchée, celui-ci peut comporter une période d’essai. Cette période qui permet de faciliter la rupture du contrat de travail, est encadrée par le code du travail tout en offrant des avantages à l’employeur, amis aussi au salarié.

Quel est le fonctionnement de la période d’essai ?

Lorsqu’un contrat de travail est signé, il peut faire l’objet d’une période d’essai. Cette période d’essai a pour objectif de simplifier la rupture du contrat, de la part de l’employeur, mais aussi du salarié. L’objectif étant, pour chacune des parties, de confirmer l’adéquation du poste avec ses propres compétences et/ou ambitions.

Cette période d’essai s’applique aussi bien aux contrats signés en CDI qu’aux contrats signés en CDD. Cependant, elle n’est pas obligatoire, tout en s’imposant si elle est prévue au contrat.

Quelle est la durée de la période d’essai ?

Selon l’article L. 1221-19 du Code du travail, la durée de cette période d’essai varie en fonction de différents facteurs. Nous allons prendre deux cas de figure, celui du CDD et celui du CDI.

Lors de la signature d’un contrat de travail à Durée déterminée, il est donc possible d’inclure une période d’essai. La durée de celle-ci dépend de la durée du contrat. En effet, son calcul est de 1 jour par semaine prévue au contrat, sauf si la convention collective prévoit une durée inférieure. Cependant, cette durée est plafonnée.

  • Contrat de moins de 6 mois : 2 semaines.
  • Contrat de plus de 6 mois : 1 mois.

Prenons, maintenant, le cas d’un contrat à Durée Indéterminée. La durée de la période d’essai na va plus, ici, dépendre de la durée du contrat de travail, puisqu’il n’y en a plus, mais de la fonction de l’employé et sa fiche de poste. Nous allons avoir trois cas possibles :

  • Employé : 2 mois renouvelable 1 fois.
  • Agent de maîtrise : 3 mois renouvelable 1 fois .
  • Cadre : 4 mois renouvelable 1 fois.

Comment fonctionne le renouvellement de la période d’essai ?

Le renouvellement de cette période d’essai n’est pas systématique et doit respecter quelques règles.

  • Elle doit être prévue par dispositions conventionnelles : Convention collective, accord collectif, accord de branche, d’entreprise ou d’établissement applicables en droit du travail.
  • Ce renouvellement doit être indiqué dans votre contrat de travail.
  • Le salarié doit donner son accord pour renouveler la période d’essai, durant la période d’essai initiale, par écrit ou par mail

La rupture du contrat de travail pendant la période d’essai

L’objectif de la période d’essai, comme nous l’avons vu plus haut, est de simplifier la rupture du contrat de travail, d’un côté, comme de l’autre. Mais là encore, il n’est pas possible de faire n’importe quoi et quelques règles doivent être respectées.

En effet, l’employeur, avant de rompre le contrat de travail, doit respecter un délai de prévenance. Ce délai varie en fonction de la durée de présence du, ou de la salariée, dans l’entreprise.

  • Inférieure à 8 jours : 24h.
  • Entre 8 jours et 1 mois : 48h.
  • Entre 1 mois et 3 mois : 2 semaines.
  • Plus de 3 mois : 1 mois.

De son côté, la ou le salarié dispose d’un délai de prévenance plus faible avant de quitter l’entreprise. Ce délai est de 24h si celui-ci est dans l’entreprise depuis moins de 8 jours. Passé ces 8 jours, le délai est de 48h.

L’objectif de la période d’essai pour l’employeur

Une période d’essai ne doit pas être prise à la légère par un employeur. En effet, nous savons tous que le recrutement n’est pas une science exacte. Nous pouvons mettre en place le meilleur process de recrutement possible, nous ne saurons jamais si la personne que nous venons de recruter était le candidat idéal. Comment penser que nous pouvons connaître un ou une future collaboratrice en 1 ou 2 entretiens de 30 minutes ?

Cette période d’essai doit donc être mise à profit pour confirmer notre choix. Vous devez donc tout mettre en place pour accompagner au mieux et former votre nouvelle recrue. C’est uniquement comme cela que vous allez savoir si vous avez recruté la bonne personne. Car les motifs de ne pas continuer l’aventure ensemble peuvent nombreux :

  • Le profil de la personne n’est pas celui recherché.
  • La personne ne s’intègre pas à l’équipe.
  • Les compétences de cette personne ne sont pas celles recherchées.
  • Vous vous rendez compte que les connaissances de la personne sont insuffisantes et que vous n’aurez pas les capacités de la former.

Dans tous les cas, c’est lors de cette période que vous devez analyser tout cela. Car, par la suite, tout deviendra très compliqué. Il est très difficile de se séparer d’une personne quand la période d’essai est passée. Et, dans le même temps, ce n’est pas un cadeau que vous faites à l’employé, qui sera malheureux dans son quotidien professionnel.

L’intérêt de la période d’essai pour la ou le salarié

Mais l’intérêt de la période d’essai n’est pas que pour l’employeur. Cette période d’essai est aussi très importante pour un salarié. En effet, lorsque vous recherchez un travail, la passion ou le stress de la recherche d’emploi peuvent pousser à se mentir soi-même, ou à se tromper sur le poste.

La période d’essai doit donc vous permettre au salarié de quitter l’entreprise sans procédure compliquée. Les motifs, pour quitter son poste rapidement peuvent, là aussi, être nombreux :

  • Vous ne supportez pas l’ambiance de l’entreprise.
  • Vous ne vous sentez pas à l’aise avec la fiche de poste.
  • Vous avez du mal à joindre la vie pro avec la vie de famille.
  • Le poste ne correspond pas à vos compétences et connaissances initiales.

La période d’essai est donc importante pour le salarié. Il est préférable de se rendre compte, rapidement, de son erreur, car venir au travail à reculons pendant des années est très dangereux pour sa santé et sa vie de famille.

Pour résumer, que vous soyez employeur ou salarié, ne prenez pas cette période d’essai à la légère. Elle a un grand intérêt pour vous accompagner.