Vous avez livré le chantier au client, mais vous restez dans l’attente du paiement ? Un délai trop important risque d’affecter votre trésorerie et de mettre votre entreprise en difficulté. Comment éviter ces retards et agir efficacement pour récupérer l’argent dans les meilleurs délais ?
Existe-t-il des outils pour mieux gérer les retards de paiement ?
Vous avez des clients réguliers, et malheureusement coutumiers du retard de paiement ? Vous vous êtes engagé auprès d’un nouveau client et vous craignez qu’il ne rencontre des difficultés à vous payer dans les temps ? Un logiciel de facturation peut vous aider, dans la mesure où l’outil peut être paramétré pour vous alerter dès que l’échéance de paiement est dépassée. Vous pouvez alors relancer votre client de façon efficace et accélérer les démarches pour récupérer votre argent le plus rapidement possible.
À mesure que l’entreprise grandit, ce type d’outils devient incontournable. Vous ne pouvez pas, en tant qu’artisan d’une TPE-PME en pleine expansion, surveiller l’avancement de tous vos dossiers sans une assistance numérique. Dans le BTP, ces solutions sont conçues pour répondre aux problématiques de votre corps de métier et suivre facilement tous vos comptes clients.
À partir de quand peut-on parler d’un retard de paiement ?
Pour votre entreprise du bâtiment, le retard de paiement d’un client correspond à une créance client, aussi appelé créance d’exploitation. Dans les faits, le paiement ne suit pas directement l’émission de la facture. Il est courant et parfaitement acceptable d’avoir un délai raisonnable entre la date de transmission de la facture et la date de réception du paiement.
Pendant ce laps de temps, il y a bien une créance, puisque la facture a été remise au client. En revanche, on ne peut pas encore parler de retard de paiement. Pour cela, il faut attendre que le délai convenu entre vous et le client ait été dépassé. Celui-ci est généralement fixé entre 30 et 60 jours à compter de la livraison des travaux ou de la réalisation de la prestation.
Quels sont les effets d’une créance client pour l’entreprise ?
Cette créance n’est pas sans conséquence pour l’entreprise. Vous avez engagé des frais pour livrer les travaux ou la prestation dans les temps. Dans l’attente du paiement, votre structure manque de liquidité. Selon les sommes en jeu, et le nombre de vos débiteurs, vous pourriez voir votre fonds de roulement réduit à néant. Dans ce cas, vous n’avez plus la souplesse nécessaire pour faire face à un nouvel impayé ou un imprévu. Vous n’avez pas non plus les fonds pour saisir une opportunité qui pourrait être décisive pour l’avenir de l’entreprise. C’est à tout cela que sert une trésorerie et c’est pourquoi il est important de s’assurer qu’elle puisse couvrir vos besoins en fonds de roulement. Un bon plan de trésorerie doit vous permettre d’anticiper les décalages inévitables.
Avec un plan sur 12 mois, vous devez pouvoir gérer les entrées et les sorties. Comme mentionné, vous pourriez avoir un délai entre les encaissements des paiements clients, et les décaissements correspondant aux factures payées à vos fournisseurs. Vous devez cependant continuer à assurer le règlement mensuel des charges sociales et salariales, l’achat de marchandises et toutes les autres dépenses courantes.
Comment recouvrer rapidement ses créances clients ?
La règle est simple : plus vous attendez pour recouvrer la créance, plus le risque de ne jamais être payé augmente. Autrement dit, plus vous êtes réactif, plus vous avez de chances de récupérer votre argent. C’est assez logique, mais encore faut-il savoir quand et comment agir.
Le recouvrement amiable des créances
Les démarches de recouvrement amiable de la créance peuvent commencer dès qu’il y a retard de paiement. Votre logiciel de facturation peut ici vous aider à ne pas perdre votre temps. Il est d’usage de commencer par un courrier courtois et informatif. À ce stade, votre objectif est de rappeler le client à ses obligations, sachant qu’il a tout simplement pu oublier de régler la facture.
Si votre lettre reste sans réponse, passez sans tarder à l’étape suivante : la mise en demeure de payer. Contrairement à la première lettre, ce courrier est une étape préalable dans la procédure d’injonction de payer. Cette procédure est notamment celle qui constitue le point de départ des intérêts de retard de paiement.
Le recouvrement judiciaire : l’injonction de payer
Cette injonction de payer est relativement rapide. Le litige pourra relever de différents tribunaux compétents selon le montant dû. Ce sera le juge de proximité pour les plus petits montants et le tribunal d’instance ou de grande instance pour les créances plus importantes. Dans le cas où les débiteurs et les créanciers sont tous deux commerçants, ou si la dette concerne un acte de commerce, alors le litige relève du tribunal de commerce. Le tribunal compétent est aussi lié à l’adresse du domicile du débiteur.
La demande peut être formulée par écrit et adressée au greffe du tribunal compétent. Pour plus de simplicité, vous pouvez remplir un formulaire de demande en ligne et charger directement vos pièces justificatives numérisées (devis, facture, bon de livraison, lettre de relance, mise en demeure, reconnaissance de dettes), avant de signer par certificat électronique. Si le juge accepte votre requête, vous avez 6 mois pour saisir un huissier chargé de se rendre au domicile de votre client. Faute de paiement, c’est cette fois-ci une procédure de saisie qui pourra être mise en œuvre par un huissier de justice.
L’assignation en référé provision ou en paiement au fond
L’assignation en référé provision est une autre procédure devant le tribunal. L’avantage est qu’elle permet d’obtenir une provision rapide sur les sommes dues. Le délai moyen observé est de 15 à 30 jours. Cette procédure est courante face à un débiteur professionnel au bord du dépôt de bilan. L’assignation en paiement au fond est moins rapide et plus coûteuse. Les parties sont alors le plus souvent assistées par un avocat.
Cette procédure, si elle aboutit, vous permet d’obtenir un titre exécutoire pour déclencher l’exécution forcée du paiement.